
Sous le ciel de Fuzhou, où la rivière Min se jette dans la mer de Chine orientale, naît, sous la Lune pâle, un parfum envoûtant, celui du thé au jasmin. Dans cette ville subtropicale, berceau d’une tradition millénaire, les fleurs blanches dansent avec les feuilles de thé vert, dans une harmonie délicate.
Depuis des siècles, Fuzhou est le cœur de ce thé parfumé. Les bienfaits du thé au jasmin apaisent l’âme et le corps. Ce thé, célébré par les poètes Tang, invite à un voyage sensoriel, où chaque gorgée cache une histoire d’amour entre la nature et la culture.
Ce que vous allez découvrir dans cet article
Une Tradition Millénaire
Le thé au jasmin de Fuzhou naît d’une ancienne relation entre la Perse et la Chine. Introduites durant la dynastie Han (206 av. J.-C.–9 ap. J.-C.), les fleurs de jasmin trouvèrent un écrin parfait dans le climat humide de Fuzhou.
Sous la dynastie Tang (618-907), Fuzhou devint un joyau de la culture du thé, où le blanc jasmin s’est mélangé aux jeunes feuilles vertes. Sous la dynastie Song (960-1279), les artisans perfectionnèrent l’art de parfumer le thé avec la fragrance nocturne du jasmin, valant à Fuzhou le titre de « Ville du Jasmin ».
Les nuits d’été, lorsque les fleurs s’ouvrent sous la lune, leur parfum imprègne le thé, dans une alchimie vieille de mille ans. Durant les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912), ce thé devint un tribut pour les empereurs, symbole de prestige.
Bien que la guerre sino-japonaise (1937-1945) et l’urbanisation (1992-2006) aient freiné la production, le thé au jasmin de Fuzhou renaît, reconnu par la FAO en 2014 comme un système agricole mondial d’importance.
Un Symbole d’Hospitalité et de Bien-être

À Fuzhou, le thé au jasmin est plus qu’une boisson ; c’est un geste d’importance : servir une tasse aux invités est un rituel chaleureux, reflet de l’hospitalité de la ville, où « thé » et « remède » se confondent dans le dialecte local. Les bienfaits du thé au jasmin, apaisants et détoxifiants, sont chéris dans la médecine chinoise, calmant le corps sous les chaleurs estivales.
Jadis, sous la dynastie Qing, l’impératrice Cixi en fit un trésor royal, son parfum évoquant un mystère divin. Les femmes ornaient leurs cheveux de jasmin après le bain sous la dynastie Song, une tradition qui perdure dans les paniers des vendeurs ambulants.
La Danse du Parfumage
La fabrication du thé au jasmin à Fuzhou est une alchimie poétique. Au printemps, les feuilles de thé vert sont cueillies à la main sur les pentes brumeuses (600-1000 mètres). À la fin de l’été, sous les étoiles d’août, les jasmins s’éveillent. Récoltés l’après-midi, encore clos, ils sont mélangés au thé à la tombée de la nuit, s’ouvrant pour libérer leur parfum durant 15 heures.
Ce rituel, répété jusqu’à sept fois pour les thés d’exception, scelle un parfum envoûtant. Les fleurs sont ensuite retirées, et le thé séché, préservant sa saveur délicate. Le sol fertile et les cimes brumeuses de Fuzhou nourrissent cet art, transmis de génération en génération.
Un Pilier Économique et Culturel
Le thé au jasmin participe de l’âme de Fuzhou. En 2011, la ville produisait 110 000 tonnes, générant environ 290 millions USD (China Daily). Ce parfum soutient l’économie de la ville et nombre de familles. En 2014, la FAO a reconnu le système de culture du jasmin et du thé de Fuzhou comme un patrimoine agricole mondial, renforçant les efforts pour protéger les variétés endémiques de jasmin.
Aujourd’hui, les visites de plantations et les ateliers de parfumage attirent les curieux, perpétuant l’héritage de Fuzhou. Chaque tasse porte le battement de cœur de la ville, un témoignage de son artisanat éternel.
Une Tradition Vivante

Aujourd’hui, Sous le ciel de Fuzhou, le thé au jasmin fleurit encore. Des marques comme Nongfu Spring et Molly Tea (600+ boutiques depuis 2020) portent son parfum à de nouveaux publics, mais les puristes chérissent l’infusion traditionnelle et son arôme subtil.
Les visites de plantations invitent à respirer le parfum des nuits d’été, tandis que les ateliers enseignent l’art du parfumage. Cet héritage vivant, tel un poème de Lu Tong, invite les seniors à savourer une tasse pleine d’histoire, un moment de paix sous les étoiles de Fuzhou.
Une Inspiration Poétique
Le thé au jasmin, tel un vers, inspire les âmes. Le poète Tang Lu Tong, dans sa Chanson du Thé, écrivait :
« La première tasse humecte mes lèvres ;
la deuxième brise ma solitude ;
la troisième fouille mes entrailles pour cinq mille rouleaux. »
Ces mots disent l’extase du thé, un sentiment que le jasmin amplifie avec son parfum mystique. Ce thé attise la rêverie, chaque gorgée est une strophe en hommage aux nuits anciennes.
Un Élixir Éternel
Dans une tasse de thé au jasmin de Fuzhou, un mythe se réveille : des nuits parfumées, des légendes persanes, et un savoir-faire millénaire. Les bienfaits du thé au jasmin, apaisants et envoûtants, invitent à un voyage sous les étoiles de la Chine.
Le thé au jasmin chinois et le thé au jasmin indien : deux âmes, deux parfums
En Chine, le thé au jasmin (mòlìhuā chá) est un rituel de patience : les pétales frais sont mariés au thé vert, puis retirés, parfois sept fois, pour que seule la mémoire du parfum reste. Le résultat est léger, presque aérien, une caresse de nuit qui apaise l’esprit et fait scintiller la tasse comme un clair de lune.
En Inde, on prépare rarement un « thé au jasmin » à proprement parler. Le jasmin (motia ou bela) est plutôt roi des infusions sacrées : pétales frais ou séchés plongés dans de l’eau chaude avec du lait, du cardamome et parfois du safran, ou encore glissés dans le chai pour une touche de douceur divine. Ici, le jasmin ne murmure pas : il chante à pleine voix, généreux et chaleureux, comme les guirlandes que l’on pose sur l’autel de Krishna à l’aube.
L’un effleure l’âme, l’autre l’enlace : même fleur, deux façons d’aimer.
🌸 Vous aimez ce blog ?
Recevez une notification à chaque publication pour ne rien manquer !
(désabonnement en 1 clic)
À lire aussi :
D’où vient le thé au jasmin chinois ?
Originaire de Fuzhou (Fujian, Chine) depuis plus de 1 000 ans, créé sous les Song en parfumant du thé vert avec des fleurs de jasmin frais.
Comment se déroule la production du thé au jasmin ?
Les feuilles de thé vert sont cueillies au printemps, puis mélangées à des fleurs de jasmin récoltées en août, dans un processus répété jusqu’à sept fois pour imprégner le parfum, avant de retirer les fleurs et sécher le thé.
Quelle est la signification culturelle du thé au jasmin chinois ?
Il symbolise l’hospitalité et le bien-être, servant de remède apaisant dans la médecine chinoise ; servir une tasse est un rituel chaleureux, et il évoque des traditions comme l’ornement de cheveux au jasmin sous la dynastie Song.
Quelle est la différence entre le thé au jasmin chinois et indien ?
Le chinois est aérien et subtil, avec les pétales retirés pour laisser une mémoire du parfum ; l’indien est généreux, infusé avec lait et épices dans des rituels sacrés comme le chai ou les offrandes à Krishna.
Pourquoi Fuzhou est-elle appelée la « Ville du Jasmin » ?
Grâce à sa tradition millénaire de culture du thé parfumé au jasmin, perfectionnée sous les dynasties Song, et reconnue par la FAO en 2014 comme patrimoine agricole mondial.
Quels sont les bienfaits du thé au jasmin ?
Il est apaisant et détoxifiant, calmant le corps sous les chaleurs estivales, et intégré à la médecine chinoise pour ses vertus sur l’âme et le corps.
Comment le thé au jasmin de Fuzhou a-t-il évolué modernement ?
Après des perturbations comme la guerre sino-japonaise et l’urbanisation, il renaît avec une production de 110 000 tonnes en 2011 ; des marques comme Nongfu Spring le diffusent, et des visites de plantations perpétuent l’héritage.
