
Dans les forêts sacrées de Vrindavan, sous un ciel piqué d’étoiles, le jasmin sacré, étoile blanche de la nuit, exhale un parfum qui trouble les cœurs. Autour de 300 av. J.-C., une légende murmure que Krishna, dieu de l’amour divin, fit naître un arbre de jasmin céleste pour apaiser deux amours rivales. Dans Pétales d’histoire, découvrez la signification du jasmin, son symbole à travers les âges, et son rôle dans les tasses fumantes de Chine.
Ce que vous allez découvrir dans cet article
Le jasmin dans la mythologie indienne : la fleur de Krishna

Vers 300 av. J.-C., à Vrindavan, Krishna, joueur de flûte et amant divin, reçut une fleur rare de Narada : le Parijat, un jasmin sacré nocturne. Selon le *Bhagavata Purana* (trad. A.C. Bhaktivedanta Swami, 1970), cette fleur blanche au cœur orangé s’ouvrait sous la lune, enivrant les âmes. Krishna l’offrit à Rukmini, sa bien-aimée. Cependant, Satyabhama, jalouse, réclama l’arbre entier. Avec malice, Krishna le planta chez Satyabhama, mais orienta ses branches pour que les fleurs tombent chez Rukmini à l’aube.
Ce geste, relaté dans le Harivamsa (trad. M.A. Mehendale, 1995), fit du jasmin un symbole d’amour éternel, utilisé dans les rituels de Mathura. D’ailleurs, une légende dit qu’une gopi, émue par le Parijat, versa une larme sur une fleur, qui s’illumina sous la lune. Ainsi, ce jasmin sacré devint un pont entre le terrestre et le divin. [Sources : Bhagavata Purana, 1970 ; Krishna: The Supreme Personality of Godhead par E. Schweig, 2005 ; Harivamsa, 1995]
Le jasmin dans la poésie arabe : un symbole d’amour
Dans le monde arabe, le jasmin sacré, avec ses pétales blancs, a captivé les poètes. Au Xe siècle, Al-Mutanabbi chanta dans son Diwan : « Le jasmin sacré fleurit comme des étoiles, son parfum un serment d’amour. » Ces vers, murmurés à Bagdad, ornaient les fontaines de jasmins, selon les chroniques abbassides. Par ailleurs, les jardins de Samarra, parfumés, devenaient des sanctuaires poétiques.
Le jasmin de Damas pousse dans ma main,
Tandis que je marche sur le pont du jour,
Jasmin qui emplit le monde de parfum,
Et m’apprend à tenir sans m’effondrer.
— adapté de Nizar Qabbani
Porté par les routes de la soie, le jasmin symbole d’amour et de quête divine a inspiré l’Inde, l’Europe, et les soufis. Aujourd’hui, il relie les vers d’Al-Mutanabbi aux bosquets de Vrindavan, une caresse intemporelle. [Sources : Poems of Al-Mutanabbi, trad. A.J. Arberry, 1967 ; The Abbasid Caliphate par H. Kennedy, 2016 ; Lien externe : Jasmine in Islamic Culture]
Les bienfaits du thé au jasmin : une tradition chinoise

Le jasmin, étoile blanche des nuits sacrées, embaume encore les âmes dans les tasses de Chine. Né sous la dynastie Song (960–1279), le thé au jasmin, mòlìhuā chá, marie ses pétales délicats au thé vert, un rituel où les fleurs, cueillies à l’aube, s’ouvrent sous la rosée de Fuzhou, « la ville du jasmin ».
Dans les salons impériaux, puis dans les ruelles animées d’aujourd’hui, sa douceur apaise, évoquant les jardins de Vrindavan*. À Hengxian, les cueilleurs répètent un art millénaire, mêlant les pétales au thé jusqu’à sept fois pour les grands crus, un souffle d’amour dans chaque gorgée. Les bienfaits du thé au jasmin incluent son effet apaisant et ses antioxydants, prisés depuis les salons impériaux jusqu’aux ruelles modernes
* Vrindavan en Uttar Pradesh, la ville sainte associée à Lord Krishna, où le jasmin (notamment le jasmin sambac, ou « motia ») est omniprésent dans les jardins, les offrandes et les rituels. Cette ville est célèbre pour ses liens avec Krishna, dont les légendes parlent de jeux amoureux dans des jardins parfumés, souvent ornés de jasmin, symbole de pureté et d’amour.
Aujourd’hui, les jeunes urbains savourent ce thé en bouteilles modernes ou en cérémonies feutrées, son parfum liant le passé aux matins pressés. Dans les champs de Guangxi, les jasmins scintillent encore, un écho des vœux divins de Krishna. Cette fleur, tissée de mémoire, reste une caresse éternelle, un murmure d’étoiles dans une tasse fumante. (Source : *Chinese Tea Culture* par Wang Ling, 2001)
Un pétale d’éternité
Le jasmin don céleste de Vrindavan, murmure l’amour et la divinité à travers les âges. De la signification du jasmin dans la mythologie indienne aux vers d’Al-Mutanabbi et aux bienfaits du thé au jasmin, ses pétales tissent une histoire intemporelle.
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FAQ sur le jasmin : signification et histoire
Qu’est-ce que le jasmin symbolise-t-il principalement ?
Le jasmin est avant tout un symbole d’amour éternel, de beauté divine et d’éternité. Dans la mythologie indienne, il représente l’amour inconditionnel de Krishna pour Rukmini, tandis que dans la poésie arabe, son parfum évoque un serment d’amour et une fragrance qui emplit le monde de résilience et de tendresse.
Quelle est l’origine mythologique du jasmin en Inde ?
Selon le Bhagavata Purana (vers 300 av. J.-C.), le jasmin sacré Parijat fut offert à Krishna par le sage Narada à Vrindavan. Ce jasmin nocturne, aux pétales blancs et au cœur orange, s’ouvre sous la lune et symbolise l’amour divin. Krishna le planta pour sa bien-aimée Rukmini, faisant tomber ses fleurs à son seuil chaque aube, malgré la jalousie de Satyabhama (Harivamsa).
Comment le jasmin est-il célébré dans la poésie arabe ?
Dès le Xe siècle, le poète Al-Mutanabbi chantait dans son Diwan le jasmin comme une étoile parfumée, un vœu d’amour dans les jardins de Samarra et les fontaines de Bagdad. Plus tard, Nizar Qabbani l’évoque comme une fleur qui « pousse dans la main » et enseigne à « tenir sans s’effondrer », reliant amour et endurance.
Où le jasmin est-il utilisé dans les rituels et la culture quotidienne ?
En Inde, il orne les offrandes à Krishna ; en monde arabe, il parfume les jardins poétiques ; en Chine, il infuse le thé pour des cérémonies apaisantes. Son parfum est un « pont entre terrestre et divin », utilisé en parfumerie et comme pétale d’éternité.
